Le soleil vient à peine de se lever lorsque les gens commencent à circuler dans les rues de Magnolia. L'image de souris dans un labyrinthe résonne dans mon esprit partiellement réveillé. Je me lève sur le toit d'un appartement de la basse-ville. Il n'y a pas de questions à se poser ici, je me suis habitué à ce genre de routine il y a fort longtemps. Aveuglé par le soleil rayonnant de cette matinée, j'enlève de quelques coups de frottement la poussière qui s'est posée sur mon toxedo.

« Eh merde, j'ai une espèce de migraine. J'devrais probablement seulement me concentrer sur mes missions lorsque je suis hors de la guilde. Je ne suis pas dans un bon état. » me dis-je avant de poser mon regard sur les rues environnantes. En arrière du bâtiment qui m'a accueilli la dernière nuit, il y a quelques commerces: un magasin général, un artisan de cuir, une boulangerie et une pâtisserie. Je saute sur le côté de l'appartement, dans une petite ruelle entre les deux immeubles, pour ne pas me faire repérer. J'étais sur une mission à Magnolia les jours d'avant. J'avais à foutre la merde avec Fairy Tail. C'était un succès et on ne m'avait pas attrapé, il y a donc aucun problème à me promener dans la cité encore un peu. Mon identité était encore cachée aux mages de la guilde résidente de Magnolia.

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Les cloches sonnent à l'ouverture de la porte. Je suis entré dans la pâtisserie et le commerce vient de se mettre en marche. L'odeur est particulièrement agréable dans le magasin, mais ce qui attire plutôt mon attention, c'est l'important flux de magie qui circule à l'intérieure de la structure. Ici, il n'y a que moi, un monsieur d'âge d'or, une jeune fille et le pâtissier. Étrange.

Comme si de rien n'était, je procède: « B'jour monsieur, j'aimerais bien avoir un croissant et cette brioche. Oh, et puis deux macarons tant que j'y suis! »

Alors que le pâtissier me sert ma commande, la jeune fille à l'autre extrémité du comptoir s'approche et lui dit : « Faites attention monsieur le pâtissier, un mage est en ville et je n'ai pas envie qu'il vous arrive la même chose qu'à Fairy Tail sinon je n'aurai plus de petits gâteaux tous les matins. » Tout comme le commerçant, je réagis avec un léger sourire. La demoiselle n'est pas du tout âgée, comparativement à ma trentaine d'années qui est toute fois bien dissimulée. Or, j'ai vite compris que je n'ai pas d'affaire à folâtrer avec une fille comme celle-là. C'est une mage de Fairy Tail, et une mage drôlement puissante d'ailleurs, si je peux me fier à cette énergie qu'elle dégage.

« La jeune dame a raison, on n'est jamais à l'abri avec tout ce qui se passe avec les guildes noires! » dis-je dans l'instant qui suit puis je prends une pause pour récolter mes pâtisseries et remettre l'argent dû. En réalité, je réfléchis à la prochaine connerie que je vais dire à ces honnêtes citoyens. Mais étant maître dans l'art, il n'y a rien là pour moi. « Vous pouvez me croire lorsque je dis que le Conseil magique commence à prendre conscience de tout ce qu'il passe. D'ailleurs certains de leurs agents sont faufilés dans la ville. »

Avec de tels propos, je laisse un certain doute dans l'esprit de mes interlocuteurs. Pour la jeune blonde, il est probablement clair que j'étais un mage, mais rien, sinon peut-être les événements des derniers jours, peut laisser présager que je suis en fait un haut-criminel dangereux et recherché.

Mystery.

À chaque fois que j'y pense, je ne peux pas m'empêcher de m'impressionner au fait que ce surnom est si approprié pour ma propre personne. Nul ne connais mon visage, ni mon nom ou mon histoire. Je suis une douce tempête. Je suis ce phénomène effrayant et qui laisse seulement malheur sur son passage. Je suis une étonnante folie, un rire dans le silence. Je suis l'ombre de mes victimes.

Et aujourd'hui, je m'achète des brioches.